Les paysages variés et remarquables de la montagne de Lure résultent de l’action du temps et des éléments, apprenez à comprendre le comment et le pourquoi de ce qui vous entoure !

 

Genèse de la montagne

Comme en témoigne l’affleurement de roches présent le long des crêtes, le massif de Lure est exclusivement formé de terrains sédimentaires à dominance calcaire, du Jurassique et du Crétacé. Ils se sont formés par dépôt sédimentaire il y a plus de 115 millions d’années, quand les Alpes de Haute-Provence étaient recouvertes par la mer méditerranée.

Le relief actuel s’est formé progressivement et est caractérisé par un pli calcaire. D’une cinquantaine de kilomètres de long, il est compris entre le mont Ventoux, à la géologie similaire, et la vallée de la Durance. Il s’est formé durant le Miocène, il y a plus de 5 millions d’années !

Lure, une montagne calcaire – Source : Anaïs Joly, OTIPFML

Vous atteindrez 1826 mètres au sommet, avec beaucoup d’effort si vous partez depuis Saint-Etienne-les-Orgues, à 550 mètres d’altitude ! Le versant sud a la pente la plus douce et régulière, entrecoupé de vallons, alors que le versant nord est bien plus raide et accidenté.

 

Des paysages modelés par les éléments

Les éléments ont façonné la montagne de Lure au cours des millénaires, pour créer des paysages et des milieux naturels diversifiés.

L’érosion des sols : Le sol est le premier à faire les frais des éléments. Le calcaire, roche dure, est à l’épreuve de l’eau, du vent et surtout du temps. L’érosion par le ruissellement a créé de nombreuses formations dans le paysage : vallons, éboulis, lapiaz, dolines, petites grottes… Mais en surface on ne doute pas des formations invisibles sous nos pieds. La montagne de Lure compte de nombreux gouffres et avens souterrains qui constituent un réseau karstique complexe, créé par la dissolution de la roche par les eaux de pluie.

Vents : Vous le remarquerez, les vents s’en donnent à cœur joie sur les crêtes de la montagne de Lure. Le ballet est souvent rythmé par le mistral, vent du nord-ouest dont la réputation n’est plus à refaire. Suivent également le seguent, le « vent du soleil », l’aura bruna, vent chaud moyennement apprécié apportant pluie et fonte des neige, ou la rispa, une bise glaciale hivernale.

Adret et ubac : Exposé au sud et de pente douce, le soleil couplé au climat chaud et sec des Alpes de Haute-Provence frappe l’adret de plein fouet, tandis que les rayons sont rasants du côté nord, l’ubac, où la pente est bien plus forte. Ce fort contraste d’ensoleillement a des conséquences dans la durée de dégel, l’humidité des sols et de l’air, et l’érosion des roches qui sont plus toutes importantes à l’ubac. La végétation aussi est impactée, ce qui contribue à la création de milieux naturels diversifiés.

Ubac à gauche, adret à droite – Source : Salomé Delille, CCPFML

Sources : La montagne de Lure – encyclopédie d’une montagne de Haute-Provence, Les Alpes de Lumières, 2004. G. DANDURAND, Le paysage karstique du versant sud de la montagne de Lure (Alpes-de-Haute-Provence, France) -KARSTOLOGIA N°43 -1/2004, 39-48.